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Chapitre 6 - La Convocation ~ Hatena uMN

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Chapitre 6 – La Convocation


  Mimi et moi pénétrâmes dans les coulisses. L’éclairage blafard compensait la totale pénombre de cette chaude nuit d’été. Au milieu des diverses caisses et boîtes peintes en noir, je pus voir des instruments, des outils et divers objets intrigants entassés de façon désordonnée : des micros, des tuyaux étranges, et… d’autres artéfacts absolument indescriptibles. Certains musiciens étaient toujours sur place et étaient encore tout retournés par cette affaire inattendue. N’ayant pas réellement de loge, ils s’asseyaient là où aucun objet ne s’entassait. Ce désordre possédait un certain charme, témoignant de l’intense activité qui se cachait de l’autre côté de la scène ! Il faut dire que… Ca ne fait que depuis très peu de temps que je me suis mis à réellement à mettre de l’ordre là où je vis. Vivre dans un réel capharnaüm ambiant me plaisait, je n’avais pas réellement à faire d’efforts pour vivre, je ne  m’encombrais pas de tâches que je considérais comme futiles. Ce bazar me réconfortait… Mais finalement, cette façon de vivre à commencé à m’étouffer. Et je me suis finalement mis à prendre l’habitude de ranger fréquemment ma petite maison. Je n’aurais jamais imaginé une seule seconde prendre cette habitude…

  Mimi avançait d'un pas décidé presque pressé. Maintenant, elle s'était fait une sorte de chignon à la grecque... Ca a un certain charme, différent d'avant, lorsque ses cheveux ondulés descendaient en cascade jusque dans le haut son dos. Alors que Mimi me guidait à travers les coulisses, je pus apercevoir des gardes interpeller le jeune Mérylo. C’est tellement dommage d’être déjà tellement aigri à son âge… La cupidité est vraiment un des vices les plus sujet à la ruine. Les mains menottées dans le dos, il était sûrement emmené au poste de police. Nous le croisâmes, il allait vers l’entrée, la tête penchée, le regret et la détresse et une sorte de déprime épuisée étaient parfaitement perceptibles dans son attitude. Lui qui était parfaitement confiant… ou bien trop nonchalant, au moment de l’interrogatoire était maintenant exténué par cette pression mentale que cet odieux voleur à la cape lui a fait subir. Il semblait néanmoins libéré, comme si un énorme fardeau avait été retiré de ses frêles épaules. Peut-être était-il passé aux aveux ?

  Je me laisse vraiment facilement distraire. Mimi ma tapoté l’épaule.

« Reno ! Le maire vous attend ! s’exclama-t-elle, légèrement irritée.
-Oui, pardon mademoiselle… répondis-je, confus.
-Oh, je vous en prie… Appelez-moi donc Mimi !
-D’accord… Mimi ! rétorquai-je avec un sourire gêné et exagéré du coin de la lèvre. »

  Nous arrivâmes à une porte arrière avec écrit sur une petite plaque : sortie de secours. J’étais à la fois surpris et impatient. Ma guide poussa la grosse poignée et nous nous retrouvâmes alors de l’autre côté de la place, au Nord.

  Sortant du belvédère, nous nous retrouvâmes en face d’un des bâtiments les plus importants du village : la mairie. Dans l’obscure nuit noire qui voilait toute autre vision, cette structure apparaissait seule, semblant se dresser contre l’inévitable avancée d’un néant engloutissant jusqu’à la clarté du soleil rayonnant de cette période de l’année. Après un vif échange de regard, Mimi et moi avançâmes d’un pas décidé vers cet imposant bâtiment peint d’une couleur chaude, le drapeau du comté flottant fièrement, éclairé par la faible lumière d’une guirlande de lampions ceinturant l’enceinte de la mairie.

  Tandis qu’elle poussait une des deux portes, je poussais l’autre. Nous entrâmes en ce lieu presque sacré où les grandes décisions pour toute une communauté sont proclamées. Le hall d’entrée semblait désert, comme à peu près tout le bâtiment. Mais un vigile vint nous rejoindre. Mimi semblait finalement aussi désorientée que moi. En fait, elle avait usurpé ce rôle de guide ! En la voyant faire une tête gênée en me regardant, je ne pus m’empêcher de pouffer ! Elle est vraiment mignonne à faire ça ! En fait… elle est très jeune ! Je ne m’en étais pas aperçu, tant elle était sérieuse voire crispée pendant que nous n’étions que des inconnus. Mais désormais, je me rends bien compte qu’elle est très jeune ! En tout cas, plus que moi.

  Le vigile nous fit monter les escaliers et nous indiqua qu’il nous fallait entrer dans une salle, dont il pointait la lampe avec sa lampe de poche, puis déclara qu’il allait partir, lui n’ayant pas reçu l’autorisation de nous accompagner plus loin. Quand je lui fis remarquer que la lumière y était éteinte et que nous n’avions Mimi et moi aucun moyen d’éclairer notre chemin, il nous assura que nous n’en avions pas besoin. Mimi et moi eurent la même réaction : un regard médusé, les paupières mi-closes et les sourcils largement levés. Le vigile nous laissa alors seuls. Et alors que la lumière de sa lampe disparaissait derrière l’escalier que nous venions d’emprunter, un sentiment d’angoisse commençait à m’envahir… Dans quelle aventure m’étais-je encore embarqué ?

  Je dois avouer que j’ai réellement l’esprit mal tourné. Il a suffit que je me retrouve dans l’obscurité avec une femme pour me faire suer. Mais je me suis vite repris, je n’étais pas là pour rigoler ! D’un naturel courageux -ou peut-être inconscient ?- je saisis galamment la poignée, et sans trembler la fit pivoter. Je poussai la porte, et une faible lumière venant des lanternes de l’extérieur vint éclairer suffisamment le couloir pour ne pas ne que nous ne nous marchions sur les pieds. Ce petit filet lumineux venait de la droite et était filtré par les fenêtres étincelantes de ce bâtiment. Doucement, je m’aventurai dans ce couloir, suivi de peu par Mimi, me touchant légèrement le bras, pour être rassurée, comme elle ferait sûrement à son propre frère. Après quelques mètres, nous arrivâmes au niveau de la seconde porte. Un peu tremblant, je sentis qu’elle non plus n’était pas toute calme.  Elle tremblait légèrement, et sa respiration lente et contrôlée montrait qu’elle savait comment gérer son stress. Après tout, en tant que performeuse, c’est primordial… A son si jeune âge, c’est épatant d’être à ce point entrainée. J’ai beaucoup de respect pour ce genre de personnes.

  Nous y étions, voici la salle. Je m’apprêtais à pousser le verrou quand une voix ce fit entendre :

«  Tiiire la chevinette… euh laaa betille… la chooobi… euh… Entreeez jeunes gens ! »

  Mimi et moi échangeâmes un regard, rassurés. Nous entrâmes, mais à notre grande surprise,  il faisait noir ici aussi ! Apparemment ville avait décidé de ne pas payer ses factures. Seuls deux petits fauteuils de velours vert apparaissaient dans un léger filet de lumière.

« Je vous en priiie, asseyeeez vous ! fit le maire, que nous avions bien évidemment reconnu. »

  Intrigués et totalement confus, moi et ma partenaire nous assîmes, sceptiques de ce qui pouvait arriver dans cette salle. Je n’étais pas vraiment encore rassuré, malgré ce que je voulais faire croire. Alors que nous étions à peine assis, un bruit mécanique se fit retentir derrière moi, ainsi que quelques bruits de pas se déplaçant de la gauche de la salle vers derrière nous. Mimi s’étant assise à me droite s’agitait, elle n’était pas tranquille. Le bruit mécanique changea en un son constant et ayant une sonorité rotative. La personne derrière nous renifla légèrement et une autre personne devant nous, à quelques mètres aurait-on dit, se racla légèrement la gorge. Tandis que la machine continuait à faire du bruit, un bruit de coulissement mécanique se fit entendre, et soudain un rayon de lumière blanche auréola un siège tournant retourné, posté derrière un bureau. Le siège semblait être seul ici, éclairé par ce rond blanc.

  Mimi et moi étions vraiment troublés. Quel spectacle étrange…  Puis soudain le siège pivota lentement. A présent face à nous, nous pouvions reconnaître le maire, vêtu d’un étrange costume noir et portant des lunettes de soleil. Sur ses genoux se trouvait un gros catball, que M. Aquilon caressait d’un geste répété. Cette attitude me donna au début envie de rire, mais je savais que ce n’était pas l’intention du maire… Du moins je pense ?

« Mes très cheeers amis… Si vous êtes réunis ici en cette heuuure si tardiiive… C’est parce que vous êêêtes nos meeeilleurs agents, annonça calmement notre maire, sur un ton faussement impliqué.
-Vos quoi ? nous exclamâmes Mimi et moi, ce terme nous ayant fait tiquer.
-Mais, laaaissez tomber les détaaails ! s’exclama le maire courroucé en frappant son chat comme un buzzer, visiblement interrompu au beau milieu de son speech enflammé. Dooonc, comme je disais, vous êtes les meilleeeurs… Donc c’est à vooous que revient la louuurde tâche de retrouuuver le voleur du Cocooon !
-Mais monsieur, rétorqua Mimi, nous ne savons pas où il est allé !
-Juuustement si, nous les savooons ! »

  D’un geste de la main, M. Aquilon fit signe à son collègue, qui à ma surprise n’était autre que M. Spalze, de procéder à une manœuvre. En un mouvement de glissement, M. Spalze retira le cadre rond du projecteur de diaporama pour le changer par une carte de notre comté. M. Aquilon se leva alors en lançant son catball par dessus son épaule comme s’il n’était qu’une peluche. Mimi sursauta et s’apprêtât à se lever, outrée, mais je posai ma main sur son épaule nue, en faisant un regard conciliant. Elle avait beau être cantatrice, elle n’en restait pas moins immature par moment.

  Notre cher maire se posta sur le côté et se munit d’une baguette, avec laquelle il frappa sèchement la toile blanche derrière son siège, qu’il venait de décaler pour enlever tous les objets encombrant notre vue. En fait… Il n’y avait rien sur son bureau de bois. Cette salle était plutôt petite : elle n’était pas plus grande qu’une chambre d’enfant, et sans fenêtre. A mon avis, ce n’était pas le lieu de travail du maire : on se croirait en prison. Cela ressemblait plutôt à un grand cagibi aménagé pour l’occasion. Notre maire a toujours adoré les mises en scène théâtrales. Il pointa machinalement de sa baguette notre village sur la carte, en prenant une profonde respiration.

  « Nous nous trouvooons iciii. En cette saaaison, la migratiooon des nuages magiques forme un uniiique couloir de sortiiie depuiiis notre villaaaage dans la voie des aaairs, espliqua-t-il fièrement. Je m’eeexplique. Notre coupaaable s’en enfuiiit en dirigeaaable. Le dirigeaaable n’était pas propuuulsé par aucune machine que ce soiiit, sinon nous l’auriooons entendu. Iiil se déplaçait dooonc grâce au veeents, et de ce fait, en pleeein dans le couloir de migration des nuaaages magiiiques, qui lui-mêêême passe juste au dessuuus de notre village. »

  Mimi et moi étions attentifs. Malgré l’attitude caricaturale de notre commanditaire, l’explication qu’il livrait s’avérait logique : les malfrats avaient tout simplement utilisé les vents passant juste au dessus de notre village… C’est vraiment bien joué, même pour d’aussi odieux voleurs. Mimi penchait légèrement la tête mais regardait toujours la carte, attentive. Il était tard, et cette jeune femme n’était visiblement pas habituée à veiller aussi tard. Monsieur le maire reprit la parole :

« L’équipe du voleuuur avait tout caaalculé. La fuiiite du voleuuur s’est déroulééée à trèèès exactement 23h30, l’heure à laqueeeelle le spectacle aurait dû s’acheveeer. Il avait dooonc prévuuu de quitter la grande plaaace à cette heure-ci quooooi qu’il advienne. Il avait dooonc prévu queeel moment fut le pluuus appropriééé pour prendre la fuiiite. Renooo, vous avez résolu l’affaire à point nommééé, même si ce fuuut trop taaard pour l’intercepteeer. Mais de ce faaait, nous savons exaaactement où il est allééé.
-C’est vrai ? s’écria Mimi gaiement étonnée, très concernée par cette affaire.
-On ne peuuut plus vraiii. Ce couuurant aérien s’arrêêête juste au dessuuus de la viiille de Bluberri, annonça M. Aquilon.
-Blu… Bluberri ? La capitale de notre comté ? Quelle surprise ! m’exclamai-je, surpris par cette annonce.
-Ah ? Et qu’y a-t-il là-bas Reno ? demanda Mimi.
-Oh, c’est juste que notre Comte, le Comte Alexeï de Silvering est mon cousin !
-Tieeens donc, quelle nouveeelle surprenaaante. Vous avez de la famille haut placééée, mon cheeer  ami ! s’étonna notre maire. Cependaaant, il ne sait rien de ce qui va se passeeer. Mais repreeenons : Vouuus, Reno Ozafi, et vouuus, Mimi Nayco, vous deveeez vous reeendre à Bluberri pour aaarrêter les voleurs dans leur cavaaale. Nous avons de forte raisons de penser que les voleuuurs vont une nouveeelle fois frapper.
-Ah ? fis-je, intrigué par ce long discours.
-Ouiii, car à Bluberri se trouuuve un autre artéfact en cristaaal, semblaaable à notre Cocon : la Clé.
-La Clé ? répéta Mimi.
-Voootre mission est siiimple : vous devez inteeercepter les voleurs, les empêêêcher de voler la Clééé, et ramener au village le Cocooon ! »

  Mimi et moi étions bouche bée. Une mission ? Quelle importance pouvait-il y avoir à deux artéfacts semblables ? Il suffirait d’augmenter la sécurité de la Clé, et de demander aux autorités de Bluberri de s’occuper de se charger des malfrats ! Et puis pourquoi nous ? Pourquoi Mimi et moi ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête fatiguée.

« Vouuus vous demandez sûremeeent pourquoi s’intéresseeer à des gros cristaux, à pourquoi ne paaas simplement améliorer la protection de la Clééé et surtouuut pourquoi vouuus ? déclara notre maire, qui avait manifestement des talents divinatoires. Car cet artéfaaact, est tout cooomme le Cocooon au centre d’une malééédiction…
-Une malédiction ? s’exclama Mimi, totalement déboussolée.
-Oh naan, dans quoi me suis-je encore fourré… fis-je, dépité, mais concerné par cette encore plus épineuse affaire : peut être n’aurais-je jamais dû me déclarer détective.
N'hésitez pas à faire tourner et à parler de Hatena à tous ceux qui en viennent, pour que notre monde se révèle à eux !

Bon, OK, j'ai une journée de retard... Mais j'étais sur un tournage, désolé ! :)

Reno et Mimi se font convoquer par le maire... Qui leur parle d'une "mission", et apparemment, seuls eux peuvent l'accepter. Pourquoi ?.. vous le saurez au prochain épisode xD Mais en attendant, vous pouvez commenter et ajouter à vos favs ! :D

Pour ceux qui l'ont pas reconnu, je parle de Alexeï Silvering, qui n'est autre que notre Alex national ! :D (AlinkKiyoiYuusha) Et pour Bluberri, c'est un hommage à sa passionnante série Blue Strawberry ! :D (et pour le village Efkaèfe, c'est pour la FKF bien sûr ! >xD)

La suite samedi prochain ! :D


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Kyotchan's avatar
" Je dois avouer que j’ai réellement l’esprit mal tourné. Il a suffit que je me retrouve dans l’obscurité avec une femme pour me faire suer. " Tu peux pas savoir comme 'ai souris en lisant cette phrase x)
Et franchement, monsieur Spalze, j'arrête pas de lire Spaetzle ou Spätzle (c'est la même chose, en plus ou moins français) qui sont des pâtes alsacienne o3o (vive mes origines powah \o/) et donc ce pauvre monsieur pour moi est bah... une pâte oo"