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Chapitre 9 - Le Depart ~ Hatena uMN

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Chapitre 9 - Le Départ   Hatena ~ un Monde Nouveau


  L’allée était bordée par une forêt de ronces noires de désespoir, semblant sortir du sol tels des tentacules s’empressant de vous poinçonner et de vous entrainer six pieds sous terre. Au milieu d’un bois noir de tristesse, un grand manoir se dressait, comme à sa place au milieu de se chaos ténébreux. La poussière du chemin rectiligne conduisant au castel se soulevait silencieusement et lourdement derrière les pas de l’homme à la cape. Le silence glacial de cet endroit comme figé dans le temps était brisé par le crissement sourd des vêtements de l’homme que la démarche froissait. Malgré l’heure avancée, le ciel était d’un noir d’encre, tâché de multiples nuages gris et vaporeux. Le manoir semblait émaner quelque chose de mauvais, d’étrange. Cet endroit était si sombre et terrifiant qu’aucun animal n’osait s’y rendre, ni même s’en approcher.

  Et dans cette pénombre, l’homme s’avançait d’un pas décidé, inflexible, fermé. Il semblait contrarié. Sa cape s’envolait derrière lui, comme repoussée par l’atmosphère de la scène, elle semblait vouloir s’enfuir. En avançant entre les ronces, l’homme ne lâchait même pas un soupir. Il avait une idée précise en tête. Au fil de sa marche, la poussière disparaissait derrière lui, et après quelques instants, il arriva à la grille. Celle-ci était rouillée, autrefois d’un noir encore plus profond que la nuit. Aujourd’hui parasitée par les ronces et le lierre, la grille s’ouvrit dans un fracas métallique et un grincement arrachant du silence déprimant de cet endroit un vacarme sourd. Refermant la grille après son passage, le bruit de sa fermeture semblait être celui du tonnerre.

  Se retournant vers l’imposante bâtisse, l’homme masqué gravit les marches d’un marbre usé et vieux, ayant perdu tout leur aspect lisse, et dévorés par une mousse aussi noire qu’effrayante. Arrivé au parvis, se dressait devant lui une porte d’ébène, au gonds et renforts en métal. Il sortit de sa cape une main vêtue d’un gant d’un blanc étincelant, contrastant avec tout ce qu’on pouvait trouver dans cette image. Il saisit d’une main ferme le gros anneau suspendu à la porte. Cet anneau sortait de la gueule d’un renard en métal, à l’aspect absolument terrifiant. Sans fléchir, il frappa lourdement à l’aide de cet objet sur l’énorme porte. Après quelques instants, un petit individu ouvrit la porte avec difficulté.

  Le petit être était un animal humain : une sorte d’iguane aux traits adoucis et simples. Sa peau écailleuse d’un vert d’herbe était recouverte par un costume violet étrangement lacéré et sali. D’un air faussement contrarié et très grave, l’étrange reptile bipède tendit sa main écailleuse vers l’homme au masque d’oiseau en laissant apparaître un sourire narquois et taquin.

  « Alors, siffla la bête en laissant dépasser une langue fourchue, tu l’as ?..
-Je l’ai. Mais… Ils savent pour la Clé. Et… Il ont un morceau de ma cape, glissa l’homme à la cape, d’une voix aussi grave que l’écho d’une grotte oubliée.
-Héhééé… Tu vas encore te faire allumer par le patron… ricana l’iguane.
- …
-Allez… siffla l’humanoïde… Le boss t’attend… »



*****



« -Comment ça… « venir avec moi » ? m’écriai-je.
-Bah tu es parti chez toi en courant, et je t’ai vu chercher un sac de randonnée. Donc c’est que tu pars à pied quelque part de proche ! Et c’est à Bluberri : tu peux pas aller à Bourg- Touffu, et à Pécoride il y a rien. En plus je le sais parce que là bas il y a la Clé, je l’ai vu à l’école ! Et puis je peux venir, ma maman a dit oui ! »

  J’étais épaté… Etre si jeune et déjà avoir un tel esprit de déduction… C’est incroyable !

« -Comment-ça… « elle a dit oui » ?
-Bah elle va à Bluberri en fin d’après-midi justement pour voir une amie, donc elle pourra venir me chercher ! Et puis elle a confiance en vous, mais ça j’arrive pas à l’expliquer… »

  Je poussai un long soupir. Le doux soleil matinal apaisa mon étonnement… Et la chaleur du village, la volonté de ce jeune félin m’on fait relativiser. Si sa mère le dit… Alors je ne vois pas pourquoi il ne viendrait pas. Et après tout, sans lui je n’aurais pas remarqué certains éléments cruciaux dans la résolution de l’affaire du Cocon…

« Bon, c’est d’accord, nous allons demander au maire si tu peux venir.
-Super ! s’écria-t-il en me serrant fort de ses pattes avant. C’est donc monsieur le maire qui organise ça ?
-Oui, euh… Non… En fait je ne sais pas trop… répondis-je, Kousco ayant soulevé une question intéressante.
-Mais monsieur… Tu as dormi où ? demanda-t-il, alors que nous nous mettions à marcher.
-A la mairie, avec Mimi Nayco, la diva.
-Hhhh ! Et… vous vous êtes fait des bisous ? s’esclaffa Kousco, amusé.
-Huumm, m’écriai-je, rougissant et un peu gêné de cette question ingénue. Non, c’est juste une amie. »

  Mais pourquoi diable dans le cerveau des enfants deux personnes du sexe opposé qui restent ensemble sont forcément ‘‘amoureuses’’ ? Il va falloir que je m’adapte à ces questions, je vais marcher avec lui durant 3 bonnes heures. Mais pour le moment, nous allions rejoindre la grande place. Une fois arrivés au bout de la rue débouchant sur la place du belvédère, je fus surpris : je n’avais même pas remarqué que la place avait retrouvé son aspect normal ! Les chaises (en fait des strapontins) ont été retirées, les barrières enlevées, seuls les coulisses et la grande scène étaient encore là, et divers hommes, hivys ou diverses créatures humanoïdes s’affairaient à retirer tout le matériel ayant servi la veille. En fin de journée, ils auraient sûrement terminé… On oublie souvent que derrière une petite représentation de quelques heures se cachent souvent des centaines d’heures de répétition, de travail, et d’installation ! Et dans ce cas précis, de désinstallation. Les lanternes qui étaient en si grand nombre hier sont maintenant éteintes, le flamboyant rayonnement solaire ayant remplacé les doux brasiers des petites bougies. Un peu retourné par ce changement, j’étais dans les nuages… Mais j’entendis quelqu’un m’appeler. Je tournai la tête, et j’aperçus Mimi qui me faisait des signes, avec le maire et monsieur Spalze à ses côtés, et un gros sac posé par terre. Remettant en place mon lourd sac sur mon dos, je m’avançai, suivi de peu par Kousco, jusqu’à arriver à leur niveau, du côté Est de la place, à côté d’un banc.

« Aaaah. Bonjouuur ! Vous voilààà, monsieur Ozafiii, fit le maire souriant.
-Bonjour monzieur !
-Tu es un peu en retard… me souffla discrètement Mimi.
-Oui, bonjour. Monsieur le maire, j’ai une petite question. Est-ce que ce jeune hivy peut nous accompagner jusqu’à Bluberri ? demandai-je, pas très sûr de mon coup.
-Pardooon ? fit le maire mi-étonné, mi-colérique.
-Il ne nous accompagnera que durant le voyage. Une fois que nous serons arrivés en ville, il retrouvera sa mère. Il ne nous gênera pas pour… Enfin bref, vous voyez ce que je veux dire, expliquai-je un peu confus.
-Et bieeen… Est-il au couraaant ?
-Au courant de quoi ? fis-je.
-Vous saveeez !
-Hem, non… de quoi ?
-Mais siii, de F, L…
-Ah ! Du Flipnote ! affirmai-je tout haut.

  Oups. La boulette… Kousco fronça bizarrement les sourcils en demandant ce que c’était. Le maire et Mimi me regardaient avec des yeux ronds, comme s’ils allaient sortir de leurs orbites, et monsieur Spalze avait buggé : il ne bougeait plus, le regard dans le vide. Je sentis alors un lourd poids sur mes épaules, comme si un hippopotame venait s’asseoir sur mes épaules avec une grosse pancarte avec écrit ‘‘boulet !’’. Alors que Kousco me secouait ma veste avec ses petites pattes en posant des questions, monsieur Spalze fit un petit pas sur le côté en passant derrière moi, puis soudainement versa une goutte d’un étrange liquide bleu-vert dans la bouche de Kousco, qui tomba alors sur ses fesses, complètement sonné.

« Mais enfin… qu’avez-vous fait ? cria Mimi en posant ses mains devant la bouche, complètement ahurie.
-Vous l’avez empoisonné ?! m’affolai-je.
-Calmez-vous, je lui ai adminiztré une petite goutte de pozion d’oubli… De quoi effazer les événements de zette dernière minute de za mémoire, expliqua calmement monsieur Spalze.
-Mais… quand va-t-il se réveiller ? interrogea Mimi.
-Et bien… dans environ une zimple heure, affirma M. Spalze, comme si ça ne le concernait pas.
-Et bieeen, voilà qui fooorce l’acceptatiooon de votre requêêête ! Mes chers Renooo et Mimiii, vous partirez avec ce jeune hivyyy ! annonça monsieur le maire, tout fier.
-Bon et bien... Je suppose que l’on doit y aller ! m’écriai-je, motivé.
-Pour vous aideeer à transporteeer vos effets personneeels, je vous offre une montuuure, déclara le maire.
-Ah oui ? C’est bien, ça nous évitera une scolliose ! se rassura Mimi. Et où est-elle ?
-Elle vous atteeend en bas du villaaage, dans le prééé du père Olden !
-Le pré du père Olden ? Compris ! Annonçai-je en prenant Kousco entre mes bras, en galérant un peu.
-Merci beaucoup, on y va ! lança Mimi d’un sourire étincelant.
-Attendeeez… dit le maire en se rapprochant furtivement de nous. Voiciii un dernier objeeet : une corne. Si vous êtés en dangeeer, n’hésitez paaas, et soufflez dedaaans… Un allié viendra vous prêêêter main fooorte.
-Merci monsieur, fis-je en mettant la petite corne à ma ceinture.
-Et voiciii également une avaaance pour votre serviiice, sussura-t-il en me donnant un petit paquet ficelé.
-Et bieeen, je crois que nous nous sommes tout diiit, alors bonne rouuute, et surtouuut bonne chaaance pour votre missiooon ! annonça monsieur Aquilon, en remettant ses mystérieuses lunettes de soleil.

  Cette allure me fit penser à l’histoire un jeune Pandaji des Montagnes Muettes, qui devint une célébrité du jour au lendemain après avoir inventé une chorégraphie… singulière.

-Merci ! lançai-je, en m’éloignant, à grandes enjambées, poussé par la pente menant à la sortie du village.
-Et zurtout n’oubliez pas, il ne dort qu’une heure ! s’écria monsieur Spalze alors que nous descendions la colline.
-Au revoir ! lança Mimi en se servant d’une main comme d’un porte-voix et de l’autre pour faire des signes.

  En descendant, j’aperçus une dernière fois la statue de la jeune femme de légende. Les oiseaux chantaient, le vent faisait doucement bruisser les feuilles des arbres entre elles, filtrant le soleil, et donnant un éclat irisé aux arbres, qui semblaient danser sous le vent chaud du Nord. La jeune femme me parut belle. Je l’avais déjà noté avant, mais dans ma tête, ce n’était qu’un hommage rendu à une légende. Mais aujourd’hui, alors que je m’éloignais de ma maisonnette, le corps à moitié retourné et les yeux rivés sur elle, sa beauté était sur un réel piédestal. Je compris ce que les artisans ont voulu représenter par ‘‘beauté intemporelle’’. La regardant une dernière fois soulever ce cocon, dans le flottement léger des graines de pissenlits et des papillons portés par le vent, mes yeux crurent voir bouger le cocon. Comme s’il… s’ouvrait. Et alors que le soleil rendait dans l’air un éclat doux et serein, que le ciel brillait d’une couleur tranquille, que l’herbe remuait au son des oiseaux, que les fourneaux laissaient échapper un fumet de pain chaud, que les fleurs libéraient leur parfums et leur beauté au plaisir des abeilles, alors que je me sentais vraiment chez moi… La statue semblait m’avoir susurré au travers des papillons ‘‘bonne chance’’. Dans un sourire tendre, je tournai le dos à mon paradis.
N'hésitez pas à faire tourner et à parler de Hatena à tous ceux qui en viennent, pour que notre monde se révèle à eux !

Un manoir noir... un homme en noir... Beurk ! Méchant ! Notre voleur a réussi à s'en retourner à son commanditaire. Et un de ses potes l'y attendait. Comme il est pas simple à visualiser, j'vous ferai un dessin ! :D (et pour l'homme à la cape aussi du coup)

Pour Reno, Mimi et Kousco, c'est le départ ! Kousco est maintenant évanoui, donc il faut le porter : d'où l'utilité du Coink ! Les coinks sont des animaux remarquables : semblables à des autruches, leurs ailes ne leur permettent pas de voler, mais elles peuvent très bien courir et transporter de lourdes charges ! (super cuissardes) Elles sont très bonnes en civet, aussi. (hum...)

Ce que Reno ne sait pas, c'est que ce voyage l'emmènera plus loin que nul ne l'aurait imaginé !


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LongMuzzlePony's avatar
Je vais t'avouer un truc: au début je me suis dis "wtf" xD MAIS je n'avais pas compris que c'était chez les méchants (je l'ai compris quand ils ont parlés)
Et y a une phrase qui m'a trop fait penser à un truc:
"Voiciii un dernier objeeet : une corne. Si vous êtés en dangeeer, n’hésitez paaas, et soufflez dedaaans… Un allié viendra vous prêêêter main fooorte"
Ca m'a fait penser à Narnia (la corne de Susanne j'crois...) .3.

Bref sinon ENFIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN LA SUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITE xUx
t'en a mit du temps xD ...

Sinon c'est cool comme d'hab %D