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Chapitre 12 - Le Cadre

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theRatigan's avatar
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Chapitre 12 - Le Cadre   Hatena ~ un Monde Nouveau



  Alexeï ? Je savais bien que cette « danse » hypnotique me disait quelque chose. Cette cicatrice, il se l’était faite 11 ans plus tôt, à mes côtés. Que faisait-il en pleine journée hors de son manoir ? Et surtout : pourquoi utiliser son nouveau talent de feu pour faire des spectacles de rue ? Il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait répondre à ces questions.

« Koura… C’est bel et bien celui auquel je pense ? demandai-je, encore sonné.
-Mais… à qui penses-tu ? s’interrogea Mimi.
- …
-À… Alexeï de Silvering, chuchotai-je.
-Oui c’est bel et bien lui, susurra Koura.
-Vous voulez dire que… Ce bohémien est un comte ? s’intrigua Mimi.
-Mon boss n’est pas un bohémien ! Il se fait passer pour un jongleur ambulant pour faire démonstration de son talent à toute la ville. Chaque semaine, il jongle à un endroit différent, et à la fin, il s’arrange toujours pour disparaître avant que les habitants ne puissent ni le reconnaître, ni le rattraper ! D’ailleurs, il a déjà disparu… »

  A ces mots, je me retournai en sursautant. En effet, l’arlequin et son attirail avaient disparu. Koura, Mimi et moi-même décidâmes d’avoir une petite conversation avec lui, une fois à son manoir. Mais Koura nous mit en garde : bien qu’il soit un haut membre du Flipnote, il restait tout de même un des 14 Comtes d’Hatena. Il n’était donc pas au courant des missions et affaires récentes : il avait décidé de se consacrer pleinement à son Comté pour un moment. Elle nous demanda donc de ne pas faire d’allusion malencontreuse au sujet des Copieurs,  du vol du Cocon, ou pire : du présumé vol de ce soir.

  Nous nous rendîmes tous les trois au manoir d’Alexeï. Chaque comte possède un manoir, et le sien était de taille importante, aux nombreuses fioritures, d’une taille relativement importante. Les murs de pierre étaient d’un blanc immaculé, parcourus par des ruisseaux de plantes grimpantes et de fleurs toutes très sobres, moins colorées que le reste de la ville. En traversant le petit jardin à l’entrée sur le chemin de gravier, je pus apercevoir l’écu de la famille sur la porte de gauche, et l’emblème du comté sur celle de droite. Oui, notre famille est très… nobliotte. Koura nous ouvrit. Nous arrivâmes dans un grand hall, où une aimable hivy bien en chair nous accueillit, indiquant à Koura que « monsieur était en haut ». Nous montâmes les escaliers, un peu écrasés par l’aspect solennel de cette bâtisse. Les marches de feutres ne résonnaient que d’un bruit sourd à travers ce hall. Nous arrivâmes devant une porte un peu mieux bâtie que toutes les autres, sûrement celle du bureau. Nous passâmes la porte… Mais aucune trace d’Alexeï, ni derrière son bureau où s’entassent des montagnes de paperasses, ou encore à sa bibliothèque, jonchée de livres. Alexeï a toujours adoré lire !

  Koura nous aiguilla vers une porte dérobée, de la même couleur que la tapisserie, menant dans les quartiers d’Alexeï. Celle-ci débouchait sur un couloir étroit, dont les murs étaient parés des portraits des prédécesseurs d’Alexeï au poste de comte. Il était évident que nous nous rendions dans ses appartements : il y avait une des portes qui menait à des toilettes… Nous arrivâmes devant une porte au bout du couloir, et Koura s’arrêta, resserrant les papiers qu’elle avait contre son buste, un peu tendue. Elle nous expliqua qu’Alexeï était toujours nostalgique, et tendu en revenant de ces escapades.

  Elle toqua à la porte, demandant la permission d’entrer, frémissant un peu. Alexeï répondit de l’intérieur en un sec « ouais ». Nous prîmes tous les trois une grande inspiration, puis passâmes la porte…

  Alexeï était en train de ranger le matériel qu’il avait utilisé dans un grand coffre de bois. Il n’était maintenant plus vêtu que de noir, ses lunettes à nouveau sur le nez, le dos tourné, trop concentré à mettre en ordre ses affaires.

« Euhm… Patron, interrogea Koura, j’ai une demande de la part de votre oncle Kévin pour participer à la Grande Chasse au Tré…
-J’y serai, coupa-t-il.
-Euh… fit Koura en trifouillant ses feuilles, Le comité de direction du Grand Musée souhaiterait avoir une confirmation quand à votre disc…
-Je le ferai, interrompit Alexeï.
-Et heu… Vous avez de la visite… dit Koura tandis qu’Alexeï se retournai.
-Et bien tu peux dire à-… »

  Alexeï me vit, debout devant lui. Je le vis, debout devant moi. Il avait changé. Nous avions grandi.

  Le souffle coupé, un petit sourire apparut dans un soupir sur son visage. Il s’approcha de moi, je m’en allais vers lui, et nous nous enlaçâmes. Ca faisait tellement longtemps…

« Alex… Ca fait combien de temps dis-moi ?
-Trop longtemps frérot… »

  Mais cette joie fut de courte durée. La dure réalité retourna au visage d’Alex comme un boomerang. Son visage s’assombrit, et il s’en retourna à ses affaires. Et pour ma part, je fus un peu irrité, contrarié, presque en colère.

« Alex… Pourquoi ne m’as tu rien dit sur ton nouveau talent ?
-C’était pas important… Et puis tu comprendrais pas comment je l’ai eu.
-Comment peux-tu le savoir ? répondis-je vexé. Je te connais bien Alex, tu me l’aurais déjà dit si tu l’avais choisi ou reçu, c’est donc qu’il y a autre chose.
-Hmm. lança Alex en haussant les épaules, dos à moi.
-C’est le Flipnote qui te l’a donné, c’est ça ? demandai-je plus sereinement.
-Comment ? fit Alexeï en se retournant, presque sonné.
-Je sais que tu en es membre, Alex… Et moi aussi, annonçai-je en enlevant mon bandage sur ma main, dévoilant mon tatouage provisoire.
-Reno… Je, je ne savais pas ! Et… depuis quand ?
-Depuis hier, fis-je en remettant mon bandage. Au fait, je te présente Mimi Nayco, la cantatrice de l’aurore. Elle est elle aussi un nouveau membre du Flipnote, comme moi, dis-je tandis que Mimi saluait de la main.
-Mais tu sais, déclara Alex en s’avançant, j’ai en quelque sorte… Tiré un trait sur le Flipnote, je me dois de m’occuper de ma ville, et de la défendre contre les Copieurs. Le bien-être et la sécurité de mes citoyens… Passe avant tout pour moi.
-Je comprends…
-Mais au fait Reno, questionna Alex, quelle est la raison de ta venue à Bluberri ?
-Euh… »

  Je partageai un regard avec Mimi et Koura, toutes deux en train de me faire les gros yeux : Alex ne devait pas être au courant de la mission, sinon il annulerait le gala de ce soir et causerait plein de problèmes.

« Pour nous faire tatouer définitivement les grenouilles, avouai-je sans parler de la Clé.
-Ah ! fit –il en souriant légèrement. Quoi qu’il en soit, je suis désolé, mais je dois me préparer pour ce soir, annonça-t-il d’une voix calme et un tantinet enjouée. Je vais faire un discours pour tous les invités au grand gala du Musée, cette soirée. Il faut que je le retienne, et j’ai encore du mal à me concentrer…
-Tu travailles trop, patron ! lança Koura d’un air maternel en agitant son index.
-Je sais… soupira Alexeï. Mais c’est ça être un Comte ! On n’a pas une vie de tout repos… Dites-moi, vous avez quelque part ou dormir ce soir ?
-Euh, non, pas encore… répondit Mimi.
-Eh bien… Koura, peux-tu t’occuper de trouver un endroit pour que mes amis puissent dormir ? manda Alexeï.
-C’est comme si c’était fait ! s’exclama Koura, le sourire jusqu’aux oreilles.
-Alors, il est temps de se dire au revoir, ce fut un plaisir ! fit Alex en baisant la main de Mimi, qui ne put s’empêcher de rougir.
-Suivez-moi ! lança Koura, en sortant accompagnée de Mimi. »

  Alex se retourna de nouveau, enleva son haut et reprit son air grave de tout à l’heure.

  Je n’étais pas encore parti, et je me découvris, retournant mon béret.

« Tu te souviens la fois où on a voulu grimper au sommet du grand chêne qu’il y avait près du champ de maïs ? demandai-je, nostalgique, les yeux dans le fond de mon béret.
-Quelle question… lâcha-t-il.
-Tu es grimpé plus vite que moi, et tu as gagné la course. Pour me narguer, tu as commencé à faire le cochon pendu, la tête en bas…
-Et la branche a cassé. J’ai réussi à m’agripper à celle du dessous. Je pendais au dessus du vide. Toi, bien qu’exténué, tu es venu m’aider, mais la branche n’a pas supporté nos deux poids.
-Nous sommes tombés ensemble…
-Je me suis entaillé le dos très profondément, et toi… tu avais perdu connaissance. Je ne savais plus quoi faire, puis je me suis souvenu que tu t’es sans aucune hésitation jeté à mon secours, te moquant du risque énorme que tu prenais.
- Tu m’a pris sur ton dos, et bien que cela aggravait ta douleur, tu m’as emmené jusqu’à ta maison.
-Quelques dizaines de mètres qui m’ont semblé être une éternité… accablé du poids de la douleur et aussi de celui de la culpabilité…
-Jusqu’à ce que ta mère nous voie et nous prenne. »

  Nous nous regardâmes, plongés dans un inexplicable désespoir, et nous enlaçâmes… La vie est traîtresse. Pendant un instant, tu ignores les dangers, et montes de plus en plus haut… Puis l’instant d’après, tu tombes soudainement. Alors tu te rappelles tout du long de la chute que, plus on vole haut, plus dure est la chute. Nous arrêtâmes de nous câliner. Il n’est pas bon de ressasser le passé.

« Comment va tata ? demandai-je, la voix atténuée par un chagrin intérieur.
-Elle va bien, elle va bien… Toujours aussi occupée, notre Clém’…
-Oui… Elle aussi a joué un rôle important ce jour là, nous n’étions que des enfants. Et, toi tu as gardé une cicatrice.
-Oh, tu sais… Je m’y suis fait, avec le temps… C’est réparé, souriait-il.
-Tu te souviens, quand je me suis réveillé, on a fait un pacte… Que si jamais l’un d’entre nous était en danger, il devrait prévenir l’autre, déclarai-je.
-Evidemment… Et c’est toujours d’actualité.
-Tata avait pris une photo de nous, dès que je suis sorti de ce petit coma, et on en a gardé chacun un exemplaire… J’ai toujours la mienne au fond de mon béret, comme d’habitude…
-Et moi sous cadre, annonça-t-il en pointant un cadre photo au dessus d’un fauteuil. »

  C’était bel et bien cette photo, datant de l’époque où les photos couleur n’existaient pas encore. La teinte sépia de la photo donnait un côté nostalgique à ce cliché. J’étais assis dans un lit d’hôpital, quelques heures après mon réveil. Je souriait de façon exagérée, et J’avais un ballon rouge dans la main gauche. A gauche de la photo, on peut voir Alexeï, Assis sur une chaise, les cheveux en bataille, en train de tourner la tête pour sourire, lui aussi. J’étais heureux… Et il était soulagé.

« Reno… Il faut y aller, dit Mimi en revenant sur le pas de la porte.
-Oui… Tu dois y aller ! Bonne chance frérot.
-Merci Alex. »

  Nous nous serrâmes la main, puis finalement succombâmes à l’envie de nous enlacer une dernière fois. Je partis alors avec Mimi toute rougissante pour rejoindre Koura. Dans un dernier regard, je pus voir Alexeï s’en retourner à ses affaires, en reprenant le même air grave que tout à l’heure… Mais le sourire au coin des lèvres.

Koura, après avoir touché quelques mots à Alexeï et être allés chercher nos affaires sur le parking, nous mena chez elle. C’est dans son bel appartement embaumé de parfums floraux que nous allions dormir. Mais auparavant, il nous fallait établir un plan… Nous nous réunirent autour de sa table en bois, un plan du Musée, un détaillé de la sécurité, diverses informations et documents utiles, et un bon café chacun !

« Bon. Il est 19 heures. Le gala commence à 21 heures, et termine à minuit, entama Koura en éparpillant ses papiers. Il faut donc que nous commencions à entrer en action à minuit, quand le ménage se fera…
-Pourquoi ça ? demandai-je.
-Biiin… Il y a moins de sécurité quand le ménage commence, et les Copieurs ne prennent jamais le risque de se faire attraper, c’est ainsi, déclara Koura.
-Donc il faut agir après que la sécurité soit au maximum… Et avant que le Musée soit inoccupé… déduisit Mimi.
-Hmm… fis-je la main sur le menton. Je ne suis pas tout à fait d’accord.
- Ah bon ? Et que proposes-tu ? demanda Koura, un tantinet vexée.
-Que tu participes au Gala, Koura. En tant qu’assistante d’Alexeï, tu as forcément dû être invitée. Mimi et moi, on s’occupera du reste…
-Bon, allez, on a deux heures pour mettre au point un plan parfait… Alors mettons-nous au boulot ! annonça fièrement Mimi. »

***

  La nuit était tombée, encore frémissante, recouvrant cette ville colorée d’un voile sombre de nostalgie. Ce soir, le Grand Musée était vraiment sous les feux de la rampe. Le bâtiment était illuminé par divers projecteurs qui balançaient leurs faisceaux lumineux vers le ciel, de véritables colonnes de lumière. Les grandes banderoles affichées sur les grands murs et colonnades clamaient tous à l’unisson le gala de ce soir. La bâtisse était non seulement gigantesque, mais aussi finement décorée : des myriades de fleurs, des tapis d’un rouge éblouissant, et des bas-reliefs sur la façade avant, relatant des épisodes de la Guerre des Bâtons. Mais surtout, ce bâtiment en pierre était impénétrable : pas de toit vitré, pas de fenêtre qui ne soit pas grillagée, etc… Tandis qu’une légère bise porta des pétales jusqu’à moi, je savourai le spectacle : une beauté de lumières éclairant une ville plongée dans son sommeil nocturne…

  A travers ma paire de jumelles, je pus distinguer l’imposante queue devant l’entrée, constituée uniquement du gratin dauphinois des comtés alentours. La sécurité était vraiment imposante. La carrure des vigiles n’était pas sans me rappeler celle de ceux du concert de Mimi. Je baissai mes jumelles, il ne nous restait plus qu’à attendre. Alors que je remontais mon bandeau sur mon nez, cachant ainsi ma bouche, Mimi vint s’asseoir à côté de moi.

« C’est quand même romantique, tu ne trouves pas ? dit-elle, en soupirant d’exaltation devant la vue du musée.
-Oui… C’est pas faux… fis-je en un demi-sourire.
-Reno, je crois que… Je commence à avoir peur…
-Pourquoi aurais-tu peur ? Il n’y a vraiment pas de quoi, notre plan est réglé au millimètre !
-C’est justement ça qui m’inquiète ! lança Mimi en se tournant plus vers moi d’une voix tremblante. Et si je me plantais, ou… j’oubliais ce qu’il faut que je fasse, ou que je vous retarde ou–
-Mimi ! coupai-je. Tu es extraordinaire. Tu peux chanter devant des milliers de personnes sans frémir, et tu t’inquièterais pour ça ?
-Je sais pas…
-Mimi… dis-je en lui prenant amicalement la main. Tu n’as pas de raison de t’en faire, nous réussiront ce vol !
-Reno, je… Merci, m’adressa-t-elle dans un sourire tendrement crispé. »

  Je me relevais alors, faisant attention de ne pas glisser sur les tuiles. Prenant appui sur la cheminée, je me mis face musée, le vent frais du soir soufflant dans mes cheveux (ça faisait drôle, sans mon béret). Tous deux en tenue de voleur, prêts à jouer les ninjas, nous attendions… Alors je reçus une lumière dans les yeux. Encore, puis encore une fois ! Je mis alors mes jumelles sur le nez, en direction de la source. Je vis alors Koura en robe de soirée, affairée à faire un signal avec un petit miroir de poche.

« Mimi, je crois que c’est à nous de jouer. »

  Elle se leva d’un bond, ses boucles en queue de cheval, prête à me suivre. D’un pas certain, je commençai à courir et sauter sur les toits, suivi de près par Mimi. Nous étions invisibles… Et prêts à frapper : à voler la Clé, pour la mettre en sécurité !
CHAPITRE PRÉCÉDENT : theratigan.deviantart.com/art/…
CHAPITRE SUIVANT : theratigan.deviantart.com/art/…


Nos trois compères se rendent chez Alexeï de Silvering après l'avoir vu dans la rue. Il ne doit rien savoir de la mission, alors comment peut-il les aider ? Réponse plus tard !! x)

Alexeï et Reno ont vécu beaucoup de choses ensemble, mais cette journée qu'ils ressassent fut la plus marquante... Cette photo en est témoin.

Après avoir établi un plan du tonnerre, Reno Mimi et Koura se préparent à voler la Clé. Reno et Mimi sont sur les toits de la ville, déguisés en ninjas, et prêts à frapper...

PLEAAASE faites tourner et à parlez de Hatena uMN à tous ceux qui en viennent !! Pour que notre monde se révèle à eux les potos !


STARRING :
Reno Ozafi - :icontheratigan:
Mimi Nayco - :iconmiho-pyun:
Koura - :iconkoura-the-moon:
Alexeï Silvering - :iconalinkkiyoiyuusha:


Et... "Tonton Kévin" - :iconkokorokeke:
"Tata Clémine" - :iconclem-draw:
© 2013 - 2024 theRatigan
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Miho-Pyun's avatar
"Alors, il est temps de se dire au revoir, ce fut un plaisir ! fit Alex en baisant la main de Mimi, qui ne put s’empêcher de rougir."
JE CONFIRME, J'AI ROUGI.
"Mimi ! coupai-je. Tu es extraordinaire."
LA AUSSI x'DD